Donc l'hypnose, du moins dans la démarche, c'est une communication avec l'inconscient où, en somme, tu " court-circuites " le conscient pour régler des problèmes, gérer de la douleur, ou encore motiver.
Le dr John Kappas affirme que les parties consciente et inconsciente de notre esprit se répartissent de la sorte : 12 % pour le conscient, 88 % pour l'inconscient.
Il y a une certitude en hypnose : quand il y a un conflit entre le conscient et l'inconscient chez une personne, à terme l'inconscient gagne TOUJOURS. Des habitudes ancrées dans l'inconscient (qu'on appelera des ancrages d'ailleurs), des déclencheurs (quand je prends un café le matin j'ai envie de fumer) font qu'au delà du côté addictif chimique (je citais le tabac), une personne peut très bien se sentir motivée consciemment, déterminée, et derrière ne pas y arriver car c'est la partie inconsciente qui en fait, a le levier final.
Ces démarches s'inscrivent dans les thérapies dites brêves pour la partie la plus proche de la psychologie. En gros, par rapport à la psychologie de type analytique ou psychanalyse, qui va chercher la cause d'un trouble (sans forcément résoudre quoi que ce soit au final), ici on est plus proches des thérapies comportementales et cognitives, en ce sens où on s'en fout de savoir pourquoi, on veut faire/être/réagir autrement et régler le souci.
Les gros secteurs d'application sont : arrêter de fumer, la motivation sportive (très répandu, beaucoup de golfeurs), la perte de poids, la confiance en soir, les phobies (très efficace), les comportements, le stress/anxiété, la gestion de la douleur (un DU d'hypnose a été créé, j'ai lu le témoignage d'un type opéré sous hypnose de la vésicule biliaire, sans anesthésie, où la secrétaire de mon boulot, opérée sous hypnose de la thyroïde), on parle alors d'hypno-analgésie. Par extension, le champ d'application est large, certaines actions ayant une incidence logique sur d'autres, comme un cercle vertueux. Il y a des domaines très spécifiques, comme les inductions dîtes de choc, utilisées par exemple sur un champ de bataille, essentiellement pour sortir une personne d'un état de choc (blessure ou autre ....).
Pour ce qui est du mythe, des essais ont été réalisés dans les années 70, pour conditionner des types contre leur gré, aucun résultat probant, ça n'a jamais fonctionné.
On peut parler un peu de l'hypnose de spectacle, mais l'emploi de mécanismes simples mais subtils sont là pour aider l'hypnotiseur. Déjà il fait ce que l'on appelle un test de suggestibilité (souvent un test anodin avec toute la salle), il prend les plus suggestibles, et ensuite il les amène indirectement à se " soumettre " d'une certaine manière, à l'exercice. Un grand classique, c'est d'énoncer " dans tout ce que vous ferez sous hypnose, rien de ce que vous ferez n'ira à l'encontre de votre éthique personnelle ou de vos convictions religieuses ". Déjà, rien que le fait, même en soi, de se dire " d'accord ", c'est une façon d'accepter de se mettre sous l'autorité de l'hypnotiseur pour l'exercice.
Ah, il y a UNE généralité que tout un chacun peut appliquer, avec ou sans hypnose .... l'inconscient (ou subconscient c'est souvent utilisé l'un pour l'autre) ne comprend pas les négations, elles ne sont ni lues ni interprétées.
Si je dis " Ne pense pas à un chien ", à quoi a-t'on tendance à penser ?
Il y a cet exemple d'une femme qui écoutait des enregistrements "hypnotiques" pour arrêter de fumer, et qui a pris 15 kgs. Dans cet enregistrement, il y avait " Vous ne compenserez pas en mangeant des sucreries ou du chocolat ". D'après-vous, après ce que je viens de dire, comment le subconscient lisait-il la phrase ?
Pour repondre plus précisément sur tes questions, on agit donc sur le subconscient, car c'est lui qui décide en réalité. Comment ? En jouant sur l'imaginaire, car le subconscient, c'est le pays de l'imaginaire. On visualise ou on imagine des situations, par exemple les étapes pour parvenir à un objectif, ou encore la réussite de l'objectif une fois atteint, et ses conséquences positives. On utilise beaucoup du matériel à l'échelle des souvenir et du vécu. Ainsi, on " vend " au subconscient l'intérêt de la démarche que l'on souhaite entreprendre consciemment. A la limite du hors-sujet, mais permettant de mieux vous donner des exemples concrets et facilement perceptibles, on peut aussi jouer avec les submodalités de la PNL (Programmation Neuro Linguistique). C'est un peu à part, mais en gros, si on imagine une situation heureuse, ou malheureuse, et qu'on agrandit l'image, on la colorie tout en vivant les éléments VAKOG (Vue, Audition, Kinesthésie, Odorat, Goût), qui sont en fait nos sens, on " vend " la valorisation au subconscient. Idem, en passant un souvenir en noir et blanc, on peut jouer sur l'inverse (déconseillé). On peut également réduire une image donnée pour réduire son impact au niveau subconscient, en lui accordant une valeur plus neutre dans les tons .... on peut aussi au final, la mettre à la poubelle (déconseillé, voir plus bas).
Les blocages sont du même ordre que les solutions que l'on essaie de mettre en place. L'idée, c'est de ne pas supprimer (car celà crée un vide, et c'est surtout beaucoup plus difficile) quelque chose, mais de le remplacer par quelque chose d'autre.
Au final, ça n'est ni plus ni moins que du conditionnement, ou du reconditionnement positif. C'est extrêmement technique, ça s'apprend, et tout le monde est hypnotisable (sauf si la personne ne veut pas, mais ça n'est pas l'objet, on est dans une démarche d'aide pour l'hypnose thérapeutique ou d'amusement dans l'hypnose de spectacle).
Voilou, je suis dispo pour toute précision, j'espère avoir été à peu près clair (mon épouse me dit souvent que quand j'explique quelque chose, je pars dans tous les sens, et que c'est tout sauf clair
).